Découvrez le réseau secret des traboules : Lyon vous dévoile son passé historique. Plongez-vous dans l’atmosphère intrigante des ruelles pavées du Vieux Lyon et de la Croix-Rousse et partez à la recherche des passages cachés historiques de Lyon, les fameuses « traboules ».
Ces passages secrets, également appelés traboules, sont des voies couvertes serpentant à travers les bâtiments, les cours intérieures et les escaliers, offrant ainsi un moyen unique de découvrir le passé caché et coloré de la ville. Chaque traboule est une expérience unique, avec ses propres particularités : des couleurs pastel, des courbes sinueuses, des escaliers en colimaçon, des plafonds voûtés ou des arches de style Renaissance.
Bien que l’on estime qu’il y a environ 400 traboules disséminées dans Lyon, seules une quarantaine sont ouvertes au public, chacune clairement identifiée par un petit sceau distinctif. L’atmosphérique Vieux Lyon et le quartier artistique de la Croix-Rousse abritent la majorité de ces passages secrets.
La découverte de ces traboules peut s’avérer être un véritable jeu de piste, mais pour les curieux pressés, des visites guidées sont proposées les samedis matins. On dit que pour être un vrai Lyonnais, il faut connaître ses traboules. Alors, qu’attendez-vous pour partir à l’aventure ?
Un Aperçu Historique
Les premiers exemples de traboules auraient été construits à Lyon au IVe siècle. En raison du manque d’eau et du dysfonctionnement des aqueducs, les habitants de ce qui était Lugdunum ont dû s’installer sur les rives de la Saône, dans la ville basse, au pied de la colline de Fourvière. Les traboules ont été imaginées pour permettre aux habitants de se rendre rapidement de leurs maisons jusqu’à la rivière.
Plus tard, les traboules ont été adoptées par les ouvriers en soie canuts de la Croix-Rousse (1er et 4e arrondissements), le cœur battant du commerce de la soie au XIXe siècle. Les passages étaient utilisés par les ouvriers canuts pour transporter leurs lourdes charges depuis leurs ateliers situés sur la Croix-Rousse jusqu’aux marchands de textiles au pied de la colline, ainsi que pour les réunions ouvrières.
À Vieux Lyon (5e arrondissement), la plupart des rues sont parallèles à la rivière, ce qui rend difficile le passage d’une rue à l’autre sans devoir faire un énorme détour. Ainsi, des cours reliées par un réseau de passages et un grand nombre de raccourcis ont été créés. Les traboules du Vieux Lyon ont ainsi permis aux travailleurs et artisans de transporter rapidement des vêtements et autres textiles à travers la ville, tout en restant à l’abri des intempéries.
Un siècle plus tard, les traboules ont eu une toute autre utilisation. Pendant la Seconde Guerre mondiale, elles ont été utilisées par la Résistance pour des réunions secrètes, empêchant ainsi les nazis d’occuper toute la ville de Lyon.
Dans les années 1830, Lyon comptait jusqu’à 25 000 ouvriers en soie canuts. Avec l’ouverture de nouveaux ateliers de soie, les marchands ont commencé à tirer profit des tisserands artisans en réduisant leurs salaires et avantages.
Luttant contre la combinaison d’une concurrence accrue, de nouvelles technologies, de forces économiques incertaines et d’une exploitation par les marchands, les ouvriers ont décidé de se rebeller. Se rassemblant, les ouvriers en soie canuts ont fermé les ateliers et ont marché dans la ville, récupérant des armes à l’arsenal sur leur passage, cherchant à prendre en otage l’industrie jusqu’à ce qu’un salaire fixe soit convenu.
Cependant, les révoltes des ouvriers en soie canuts ont été violemment réprimées. 10 000 canuts auraient été jugés à Paris et auraient fait l’objet d’une déportation pénale, mais leur devise « vivre libre en travaillant ou mourir en combattant » a inspiré d’autres soulèvements ouvriers dans les années suivantes. L’un des repères des révoltes des canuts se trouve dans le quartier de la Croix-Rousse. Il s’agit de la « Traboule de la cour des Voraces », également le plus ancien escalier en béton armé de Lyon.
Visites des traboules
Des visites guidées sont organisées pour explorer ces mystérieux passages. Ces visites permettent de découvrir des traboules emblématiques telles que celle reliant la rue Saint-Jean à la rue du Bœuf, ou encore celle débutant à la Place Colbert et offrant un escalier extérieur historique sur six étages.
La plus longue traboule
La plus longue traboule de Lyon relie le 54 rue Saint-Jean au 27 rue du Bœuf, et une traboule pittoresque et célèbre commence au 9 Place Colbert/14 bis montée Saint Sébastien, avec un escalier extérieur historique de six étages.
Si vous êtes un peu aventurier, voici quelques traboules à découvrir par vous-même :
- 27 Rue St Jean reliant au 6 Rue des Trois Maries
- 54 Rue St Jean avec le 27 Rue de Boeuf
- 31 Rue du Boeuf avec le 14 Rue de la Bombarde
- 2 Place du Gouvernement avec le 10 Quai Romain Rolland
- 9 Rue des Trois Maries avec le 17 Quai Romain Rolland
En somme, Lyon regorge de ces joyaux historiques qui racontent une partie de son passé fascinant. Une plongée dans ce réseau secret des traboules, c’est un voyage à travers le temps au cœur de la ville.