L’Hôtel Dieu, l’âme de Lyon et de sa tradition hospitalière

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Je vous invite à vous rendre sur la Place de l’Hôpital. En approchant de la porte d’entrée du cloître de l’Hôtel-Dieu, prenez un moment pour contempler les détails remarquables qui la décorent. Au centre du tympan, vous remarquerez un médaillon représentant la descente de croix du Christ. Au-dessus de lui, Marie, sa mère, est dépeinte dans un état de profonde affliction.

Une fois que vous avez franchi la porte, prenez le temps de lever les yeux pour contempler la majestueuse coupole qui surplombe le cloître. Œuvre remarquable du XVIIe siècle, cette coupole a été conçue par l’architecte Delamonce.

En passant par cette porte chargée de symbolisme, vous entrerez dans le cloître de l’Hôtel-Dieu, le plus ancien lieu de l’hôpital, comme vous pouvez le voir sur le plan scénographique de 1550. Au cœur d’un jardin orné de buis et traversé par des allées circulaires, une croix entourée de deux magnolias attire l’attention. Cette croix, datée de l’année 1813 en chiffres romains, rend hommage aux administrateurs et bienfaiteurs des hospices, en particulier à sœur Olard.

Au XIIe siècle, le Grand Hôtel-Dieu de Lyon a vu le jour grâce à l’initiative du clergé. À ses débuts, il était conçu comme un havre de paix et d’assistance pour les plus nécessiteux, offrant refuge et accueil aux pèlerins et aux démunis de passage. Au fil du temps, sa vocation s’est élargie pour inclure les soins médicaux, reflétant ainsi l’évolution des besoins de la société lyonnaise.

L’Hôtel-Dieu de Lyon, près du Pont de la Guillotière, a été créé à l’initiative des bourgeois lyonnais vers l’an mil. Ils ont fait appel à l’Ordre des frères pontifes, qui construisait des ponts et des hospices. La première maison, nommée l’hôpital du Pont du Rhône, est devenue l’ancêtre de l’Hôtel-Dieu de Lyon.

Après l’établissement de la première maison des pèlerins près du Pont de la Guillotière, les hôpitaux du Moyen Âge à Lyon étaient souvent de petite capacité, incapables de répondre aux besoins croissants de la population. Cependant, l’importance de fournir des soins de santé à la communauté ne fit que croître au fil du temps. Ainsi, sous l’impulsion des échevins de Lyon, parmi lesquels figuraient des personnalités éminentes telles que Gadagne et Symphorien Champier, le projet de construire un grand hôpital prit forme.

Ce grand projet vit le jour sur les lieux de l’actuelle chapelle, donnant naissance à l’Hôpital de Notre-Dame de la Pitié du Pont-du-Rhône, plus communément connu sous le nom de Grand Hôtel-Dieu. Cette nouvelle institution représentait un saut significatif dans la capacité d’accueil et la qualité des soins offerts, marquant ainsi une étape importante dans l’histoire de l’assistance médicale à Lyon.

Au XVIe siècle, en 1532, une figure emblématique de la littérature française, François Rabelais, fut nommée médecin de l’hôpital. À cette époque, l’Hôtel-Dieu était géré en grande partie par des religieuses, dont une vingtaine étaient dédiées au service des malades et des nécessiteux. Au niveau de la deuxième arcade du cloître (en partant de la droite en entrant), prenez le temps d’observer le médaillon ainsi que la plaque commémorative qui rappellent le passage de François Rabelais en tant que médecin. De plus, vous pourrez découvrir l’une de ses citations gravées sur un coffre situé dans le jardin (en face de le première arcade).

 » … le temps mûrit toutes choses ; par temps toutes choses viennent en évidence ; le temps est père de vérité. « 

Cependant, la carrière de Rabelais à l’Hôtel-Dieu fut écourtée de façon abrupte en 1535. Il quitta subitement son poste, probablement en raison de l’affaire des Placards, un événement politico-religieux marquant de l’époque qui entraîna une répression sévère contre les réformateurs protestants en France.

Au XVIIIe siècle, le Grand Hôtel-Dieu atteint son apogée, devenant un symbole de l’excellence de la médecine lyonnaise. Sa réputation s’étend bien au-delà des frontières de la ville, attirant les patients en quête de soins de qualité et de traitements innovants. Les progrès médicaux réalisés à cette époque, associés à la dévotion du personnel hospitalier, ont contribué à renforcer la renommée de l’établissement comme un lieu de guérison et de réconfort.

Cloître de l'Hôtel-Dieu de Lyon.

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Dôme cour d'honneur hôtel-Dieu Lyon.

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Porte d'Entrée cour d'honneur, Grand Hotel-Dieu, Lyon.

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Cet édifice est classé au titre des monuments historiques de la France. Il est répertorié dans la base Mérimée, base de données sur le patrimoine architectural français du ministère de la Culture, sous la référence PA00117821

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Pierre Bossan

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