Histoire de la place des terreaux

Le terme « terreaux » évoque les anciens fossés et les remparts de boue médiévaux (« terre ») qui assuraient la protection de la ville jusqu’à la fin du XVIe siècle. Ces éléments furent comblés afin de créer une vaste place où fut érigée la guillotine de la cité. Elle se positionne en deuxième lieu de par son importance, juste après la Place Bellecour, encadrée par le Palais Saint-Pierre et l’Hôtel de Ville. En 1892, le conseil municipal fit l’acquisition d’une statue du célèbre sculpteur Bartholdi (reconnu pour la Statue de la Liberté) que la ville de Bordeaux avait commandée, puis par la suite refusée.

Conflit

Au XIIIe siècle, un conflit majeur opposait les pouvoirs ecclésiastiques et les bourgeois de Lyon concernant les taxes sur les marchandises. C’est alors que ces derniers eurent une idée révolutionnaire, quelque peu audacieuse, celle de construire un mur.

Protection contre les Dombes

Leur objectif n’était pas seulement de gagner en indépendance commerciale, mais également de posséder leurs propres demeures. Renaud de Forez II, leur principal opposant, protesta et résista en 1208, avant d’être incité par le pape Innocent III à apaiser les tensions, considérant cela comme un progrès.

Fortification de la Place des Terreaux

Plan scénographique 1550

La Place des Terreaux était autrefois un gouffre nommé Terralia Nova. Renaud de Forez II, qui s’était opposé à l’édification du mur, reprit l’idée et commença la construction. Son nouvel objectif était de protéger la ville d’une éventuelle attaque venant des Dombes (terre d’Empire germanique).

Ce mur était colossal, long de quelque 500 mètres, haut de 10 mètres et épais de 2 mètres. S’étendant depuis le pied de la colline Saint-Sébastien, il comportait 10 tours, des ponts-levis et un immense fossé pouvant être rempli d’eau en cas d’urgence. La tour principale était située sur la rivière Saône pour contrôler le pont de l’Échange – l’unique passage entre St Nizier et St Jean.

En latin, il était nommé Terralia Nova (« nouveau fossé de terre et d’eau ») ou Fossés de la Lanterne, et c’est ce que représentait la Place – un énorme fossé rempli de boue utilisé par les arbalétriers comme site d’entraînement, mais également comme piège pour les envahisseurs indésirables venant du nord.

De la mairie à l’Hôtel de Ville

place des Terreaux avant l’abbaye, 1653.

La mairie de Lyon fut édifiée au XVIIe siècle. Au XVIe siècle, le mur était en ruines et fut démoli en 1538. Le fossé fut comblé et les pierres du mur furent utilisées par des religieuses pour rénover le couvent de Saint-Pierre, qui abrite depuis 1803 le Musée des Beaux-Arts.

Entre 1646 et 1651, Simon Maupin érigea l’Hôtel de Ville de Lyon, reconstruit plus tard après un violent incendie en 1674 par un certain Jules Hardouin-Mansart. L’accès à la place fut ensuite amélioré au XIXe siècle.

Les sombres événements

Un corps pendu à la potence

Cependant, la Place des Terreaux n’était pas simplement un lieu de paix et de spiritualité. Plusieurs personnes furent décapitées sur cette place, dont Henri Coiffier de Ruzé, marquis de Cinq-Mars, conspirateur contre Richelieu.

Durant la Révolution française, la guillotine fut installée et fonctionna à plein régime sous l’égide de Marie Joseph Chalier. Et après le siège de Lyon, pas moins de 79 personnes furent décapitées sur cette place historique.

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