Édouard Herriot : Leader Politique et Homme de Lettres

Édouard Herriot, (né le 5 juillet 1872 à Troyes, France – décédé le 26 mars 1957 à Lyon), homme d’État français et écrivain, fut le leader de longue date du Parti Radical. Il a occupé des postes au sein de neuf cabinets différents et a été Premier ministre de la France à trois reprises (1924–25, 1926, 1932).

Jeunesse et Formation

Fils d’un officier de l’armée, Herriot a été éduqué à l’École Normale Supérieure, dont il est diplômé en 1894. Il a enseigné au lycée de Nantes, puis à Lyon, où il a acquis une grande réputation en tant que savant et enseignant. Sa renommée a été renforcée par son étude de Madame Récamier et ses amis (1904) ainsi que par sa critique littéraire aiguisée dans son Précis de l’histoire des lettres françaises (1905).

Entrée en Politique Locale

Il a commencé sa carrière politique dans l’administration locale. En 1904, il est devenu conseiller municipal de Lyon et maire de cette ville en 1905. Il est resté maire de Lyon pour le reste de sa vie, à l’exception d’une brève interruption pendant la Seconde Guerre mondiale. Sous son administration, cette ville industrielle en plein essor a développé de nombreux services municipaux et équipements, renforçant ainsi son prestige local.

En 1910, il est devenu membre du conseil général et en 1912 sénateur du département du Rhône. Il est resté fidèle au Parti Radical tout au long de sa carrière politique.

Ascension Politique Nationale

En décembre 1916, il est entré pour la première fois au gouvernement, dans le cabinet d’Aristide Briand, où il a fait preuve de perspicacité politique et de capacités administratives en réorganisant les services essentiels d’approvisionnement et de transport pendant la guerre.

Herriot est ensuite devenu le chef de l’opposition à la coalition électorale de droite d’après-guerre, le Bloc National. En 1924, il a dirigé le Cartel des Gauches, une coalition de gauche comprenant des Radicaux et des Socialistes, et sa victoire électorale lui a permis de former son premier gouvernement en juin 1924. Il a également occupé le poste de ministre des Affaires étrangères. Durant son mandat, la France a accepté le Plan Dawes et a convenu de retirer les troupes de la Ruhr, envoyées par l’ancien Premier ministre Raymond Poincaré pour contraindre l’Allemagne à payer des réparations. En avril 1925, son gouvernement est tombé en raison de ses politiques financières, et en juillet 1926, son deuxième gouvernement n’a duré que trois jours. Il a ensuite rejoint le cabinet de Raymond Poincaré en tant que ministre de l’Éducation (1926–28).

Carrière Ministérielle

En juin 1932, Herriot est revenu au pouvoir en tant que Premier ministre et ministre des Affaires étrangères. Son gouvernement est tombé six mois plus tard lorsque la Chambre des députés a refusé de payer l’échéance de décembre des dettes de guerre de la France envers les États-Unis. Par la suite, il a été vice-Premier ministre sous Gaston Doumergue en 1934 et à nouveau sous Pierre Étienne Flandin en 1934–35. En juin 1936, il a été élu président de la Chambre des députés, poste qu’il a occupé jusqu’à la capitulation de la France face à l’Allemagne en juin 1940 pendant la Seconde Guerre mondiale.

Période de Guerre et Engagements

Le 10 juillet 1940, à Vichy, lors de l’attribution des pleins pouvoirs au Maréchal Philippe Pétain par l’Assemblée nationale, Herriot s’est abstenu de voter. En août 1942, lorsque Pétain a dissous les bureaux permanents de la Chambre et du Sénat, Herriot a protesté avec Jules Jeanneney, président du Sénat. Pour cela, il a été arrêté puis déporté en Allemagne. En avril 1945, il a été libéré de son internement par les troupes soviétiques. Après avoir été réélu maire de Lyon, il est retourné là-bas pour reprendre ses fonctions. Il a également repris sa place de président du Parti Radical et a été élu aux assemblées constituantes de 1945 et 1946. 

Contributions Post-Guerre

En 1946, il a été élu membre de l’Académie Française. L’année suivante, il a été élu président de la nouvelle Assemblée nationale de la Quatrième République, poste qu’il a occupé jusqu’à sa retraite en janvier 1954.

À partir de 1948, Herriot a participé au Conseil de l’Europe. De 1952 à 1954, cependant, il s’est opposé à la création d’une Communauté européenne de défense car il craignait que cela n’entraîne le réarmement de l’Allemagne de l’Ouest. Herriot est resté fidèle toute sa vie aux idéaux libéraux de coopération internationale. Ses dons intellectuels et son honnêteté ont inspiré le respect et l’affection.

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