La cité Gallo-Romaine

La fondation de Lugdunum a longtemps été débattue par les historiens en raison du manque de détails dans les écrits anciens. L’histoire de Lugdunum repose principalement sur les découvertes archéologiques abondantes et sur l’épigraphie.

La Naissance de Lugdunum

D’après Cicéron, une révolte à Vienne en 44 avant J.-C. a entraîné l’expulsion de vétérans romains de la Vème légion, qui ont été installés au confluent du Rhône et de la Saône. Ces soldats, placés là par César pour surveiller une nouvelle colonie hostile au dictateur, ont été réaffectés par Munatius Plancus pour éviter qu’ils ne rejoignent Antoine. C’est ainsi qu’en 43 avant J.-C., Munatius Plancus a tracé les principales voies de Lugdunum, donnant naissance à la colonie.

À cette époque, la région était occupée de manière éparse par les Gaulois de la tribu celte des Ségusiaves. Les activités commerciales étaient importantes dans l’île des Canabaes, située à l’ancien confluent du Rhône et de la Saône (l’actuel quartier d’Ainay).

Construction du Sanctuaire des Trois Gaules

Sous l’influence des Celtes et des cultures orientales, la civilisation romaine a perdu une partie de ses valeurs fondamentales. Ainsi, Auguste a tenté de restaurer la moralité des institutions en introduisant, en 27 avant J.-C., le culte impérial à Lugdunum. Lugdunum est devenue la capitale des Trois Gaules, et Auguste a confié à son gendre Agrippa la construction d’un important réseau routier à partir de cette ville.

En 12 avant J.-C., Drusus a entrepris la construction du sanctuaire fédéral des Trois Gaules, siège du culte impérial et lieu de rassemblement annuel des délégués des soixante tribus gauloises.

Trente et un ans plus tard, Rufus, prêtre de Rome et d’Auguste, a financé la construction de l’amphithéâtre de la Croix-Rousse, où se déroulaient les combats de gladiateurs et les concours d’éloquence de Caligula. À cette époque, la ville comptait déjà environ 50 000 habitants.

Amphithéâtre des Trois Gaules
Amphithéâtre des Trois Gaules

Lugdunum sous Claude et Hadrien

L’empereur Claude est né à Lugdunum en 10 avant J.-C. Il a demandé au Sénat d’accorder la citoyenneté romaine aux habitants de Lyon, ce qui est resté gravé dans la table claudienne en bronze. Sous le règne d’Hadrien, de 117 à 138, Lugdunum a atteint son apogée, avec des structures monumentales telles que l’amphithéâtre de la Croix-Rousse et le sanctuaire des Trois Gaules.

Hadrien a également initié la construction du sanctuaire de Cybèle, au-dessus du théâtre de Fourvière. Ce culte païen a été à l’origine du martyre des premiers chrétiens lyonnais.

Tables claudiennes
Tables claudiennes

Lugdunum et la Montée du Christianisme

Au milieu du deuxième siècle, une importante communauté chrétienne dirigée par Pothin, le premier évêque, s’est implantée à Lugdunum. Les chrétiens, refusant le culte officiel impérial, ont été accusés de déloyauté envers l’autorité impériale. Cela a conduit à des persécutions brutales et au martyre de plusieurs chrétiens, dont saint Pothin et sainte Blandine.

La cité fut plus tard le théâtre de conflits entre Septime Sévère et Albinus, entraînant des représailles, des destructions et marquant le début de son déclin. Malgré cela, l’influence romaine a perduré à Lugdunum jusqu’à l’invasion de la ville par les Burgondes en 457, date à laquelle elle a été rebaptisée Lugdon.

Les aqueducs

  1. Aqueduc du Gier
    Datant du milieu du Ier siècle après J.-C. ou du début du IIe siècle
    Cet ouvrage remarquable, l’un des plus imposants de Gaule, est attribué hypothétiquement à Hadrien, puis à Agrippa selon Armand Desbat. S’étendant sur environ 75 km, principalement en conduite souterraine, il avait une capacité de débit pouvant atteindre jusqu’à 25 000 m³ par jour. Il était composé de 8 tunnels, 30 ponts, 4 siphons, 8 séries de 10 arches sur plusieurs centaines de mètres et atteignait une hauteur maximale de 15 mètres.
  2. Aqueduc de l’Yzeron
    Probablement construit sous le règne de l’empereur Auguste (entre 20 et 10 av. J.-C.).
    Période : Antiquité.
    Ce réseau aqueduc s’étendait sur une longueur totale de 40 km et rassemblait plusieurs ramifications pour collecter les eaux, notamment celles d’Yzeron, de Vaugneray, de Grézieux et de Mercier. Son parcours final demeure inconnu. Son débit pouvait atteindre jusqu’à 13 000 m³ par jour.
  3. Aqueduc du Mont d’Or
    Construit peu après la fondation de la cité (43 av. J.-C.)
    Période : Antiquité.
    Ce réseau était le plus petit des quatre aqueducs de la région lyonnaise. Il s’étendait sur une distance de 26 km, reliant Poleymieux-au-Mont-d’Or au quartier des Minimes à Lyon. Son débit maximal était estimé à environ 10 000 m³ par jour et il était aménagé dans une tranchée recouverte de dalles.
  4. Aqueduc de la Brévenne
    Datant du début du Ier siècle après J.-C.
    Période : Antiquité.
    Cet aqueduc parcourait une distance de 70 km, de l’Orjolle à Aveize, jusqu’à la colline de Fourvière à Lyon. Il était composé de 4 tunnels et d’un pont-canal. Son débit maximum était estimé à 28 000 m³ par jour.
 
 
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