- 12-14 rue de la charité, 69002 Lyon, France
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Magnifique immeuble construit en 1893 par l’architecte Joseph-Etienne Malaval, à qui on lui doit la Mairie du 2e.
Ce bâtiment accueillait le Nouvelliste : journal conservateur et catholique. Ce quotidien soutenait la collaboration pendant la seconde guerre mondiale et a arrêté de publier en aout 1944
L’immeuble possède de nombreuses décorations sur la façade :
- La décoration de l’immeuble est très élaborée et s’inspire du style de la Renaissance, utilisant des éléments tels que des colonnes et des pilastres corinthiens, ainsi qu’un motif de puits souvent associé à Philibert Delorme (galerie Bullioud).
- Remarquez la statue de Jeanne d’Arc réaliser par le sculpteur Paul-Emile Millefaud : elle mesure 3,5m, et est taillée dans un seul bloc de marbre de Carrare (source). Jeanne-d’Arc se prépare à entrer en bataille et confie son sort à Dieu à travers ses prières, comme cela est implicitement suggéré par le geste symbolique de l’offrande de son épée.
- Tout en haut du bâtiment (couronnement de l’édifice) la figure héraldique monumentale, un lion « combattant », tenant entre ses griffes, la devise du journal : « Dieu et Patrie »
- Clé d’arc formant un médaillon sous la statue de Jeanne d’Arc. Les deux lions dressés sur un globe tiennent le “N” du Nouvelliste.
- Images d'archive
- Anecdote : Le faux Nouvelliste
En novembre 1943, Henri Jaboulay et Lucien Bonnet décident de reproduire une expérience de la BBC qui consiste à diffuser une fausse édition de journal pour contrer la propagande pétainiste du journal Le Nouvelliste à Lyon. Le Nouvelliste est le seul grand quotidien à Lyon diffusant la pensée pétainiste depuis novembre 1942.
Les conspirateurs proposent à « Alban » Vistel de substituer un faux numéro rédigé par des résistants au Nouvelliste. Les rôles sont distribués lors d’une réunion, et l’opération est fixée au 31 décembre 1943. L’équipe prépare des paquets avec la mention « Censure » la veille au soir. À 5 heures du matin le jour suivant, six voitures avec une vignette « Service de presse » commencent leur parcours, substituant rapidement les paquets à chaque point de vente.
À 8 heures du matin, l’opération est terminée avant que l’alerte ne soit donnée. Les perquisitions au Nouvelliste et au Lyon républicain ne donnent rien. Les Lyonnais découvrent des informations chocs dans le faux numéro, dont le défilé d’Oyonnax, les raids massifs sur l’Allemagne, les brutalités de la Milice et de la Gestapo, un appel à la bourgeoisie en faveur des maquis, et la « nouvelle » explosive : « Le Maréchal de France, chef de l’État, rétablit la République ».
