Lieu disparu : restaurant Berrier et Milliet

L’immeuble raconte une histoire fascinante, marquée par des périodes de gloire artistique, de destruction pendant des épisodes tumultueux de l’histoire, et de transformations liées à l’évolution urbaine de Lyon

  • Au 18e siècle, l’immeuble était la propriété de la famille de Noyel de Bereins, seigneurs de Sermézy.
  • En 1789, Marc-Antoine de cette famille épouse Clémence Sophie Daudignac, une élève de Chinard. À cette époque, l’immeuble devient le lieu d’un salon tenu par Clémence, fréquenté par des personnalités notables telles que Juliette Récamier, Ballanche et Révoil. Elle utilise également le lieu comme atelier.
  • En 1815, lors du second retour des Bourbons, l’immeuble est dévasté, et l’atelier est complètement détruit par des soldats français. Cet événement marque un tournant dans son histoire, et il est probable que le décor actuel date de la période de la Restauration.
  • En 1956, les facultés catholiques font l’acquisition de l’immeuble.
  • Dans les années 1970, des changements majeurs interviennent avec la démolition des bâtiments annexes pour la construction du bâtiment ISARA et d’un parking semi-enterré, supervisés par l’architecte Charles Curtelin. Parmi les bâtiments démolis se trouve le restaurant Berrier et Milliet, dont le décor réalisé par les sculpteurs Marcel Renard et Alfred Janniot date des années 1920, sous la maîtrise d’œuvre de l’architecte Michel Roux-Spitz. Ce restaurant a succédé au café-glacier créé peu avant 1870 par le cafetier Monnier et a fermé définitivement en 1962.

Le Restaurant Renier et Milliet était largement reconnu pour son excellence culinaire, et il occupait une place de choix dans le paysage gastronomique de la ville. Depuis de nombreuses générations, le Restaurant Milliet était le lieu de prédilection pour célébrer les mariages, les anniversaires, ainsi que pour accueillir les banquets des sociétés sélectionnées et les réceptions des grandes familles lyonnaises.

L’édifice comporte 12 travées et 4 niveaux. Au rez-de-chaussée, l’entrée principale est simple avec une ouverture rectangulaire encadrée de pierre. À gauche, il y a 4 portes rectangulaires, tandis qu’à droite, une large ouverture rectangulaire a été remplacée par une baie vitrée. L’élévation arrière est sobre, avec 8 travées, deux au centre correspondant aux baies de la cage d’escalier.

La façade suit un schéma régulier avec des fenêtres de taille variée aux étages. L’escalier, à droite du passage pour les véhicules, était initialement orné de pilastres cannelés, disparus lors des travaux des années 1970. L’escalier comporte trois volées droites et deux repos, éclairés par des baies en anse de panier.

Le palier du 1er étage est notable avec des portes latérales s’inscrivant dans un quart de cercle concave, tandis que la porte centrale, à double battant, fait face à une avancée convexe du palier. Dans l’appartement du 1er étage, trois pièces présentent un décor de style Restauration, comprenant des boiseries peintes, des médaillons en bas-relief, et une cheminée néoclassique détaillée avec des motifs animaliers et humains.

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